mercredi 21 août 2013

L'attrait des semi-maquettes

PJM a été, au fil des ans, attiré par le domaine de la semi-maquette sans doute à cause de la publication des plans encartés dans les revues à partir de la fin des années 80, notamment avec les dessins d'Alfred Bellec (l'un des plus prolifiques à l'époque!).
Les mini-maquettes n'étaient pas le seul centre d'intérêt du groupe, les maquettes de grande taille nous faisaient également rêver...

Le premier projet de semi maquette fut évidemment le Mü28 dont on possédait le fuselage (dessin originel de Robert Bardou) A l'échelle 1/6, il mesure 2 mètres et possède un allongement modéré ( de l'ordre de 13) et des cordes généreuses 24 cm à l'emplanture et 10 à l'extrémité.
C'est un sujet idéal pour une semi-maquette de petite taille car le fuselage est relativement fin et ne traîne pas trop et la géométrie des ailes et des empennages ne nécessite pas d'agrandissement.


















Le Mü28 réel est construit à l'Université de Munich (Akaflieg) par des étudiants en aéronautique au début des années 80. Le premier vol date de 1983. Il emprunte le fuselage à un "Mosquito" de Glassflügel, la dérive est complètement remaniée puisque l'empennage du Mü28 devient cruciforme. L'aile de faible allongement (il ne mesure que 12m) est dotée d'ailerons couplés avec des volets de faible envergure et le profil de l'aile est un Wortmann symétrique. L'objectif est de construire un planeur moderne de voltige (le premier en fait puisque les planeurs de voltige d'alors sont soit des planeurs métalliques ou des bois et toile).
Ce planeur connut un assez grand succès en compétition mais ne fut pas construit en série comme souvent les prototypes des Akaflieg (SB10, SB11, Mü27...)


Nous aimons tellement ce planeur que nous envisageons de le construire à plus petite échelle (au 1/7) grâce à un fuselage venu d'Allemagne et un plus grand (en 3m50 environ).













La seconde semi-maquette qui nous mobilisa beaucoup fut le Mini Pilatus B4, mini planeur qui nous avait beaucoup impressionné à l'époque dans les colonnes de RCM, nous avions commandé le plan à la revue et nous avions commencé l'ébauche de la matrice.
Modèle présenté du plan proposé par RCM en avril 1984




Après des années de "jachère", le projet fut relancé en 1995 et vola avec une voilure plus légère en structure ajourée 10 ans plus tard. A l'époque, les servomoteurs "standard" étaient de mises et le poids confortable. Il doit être possible de l'alléger encore. Il bénéficie d'une bonne répartition des masses car le nez est assez long et le fuselage court. Le vol était très coulé et grâce au profil l'Eppler211, le lacet inverse faible. L'appareil montra également son potentiel en voltige en tenant bien sur le dos. Nous l'avions décoré en s'inspirant d'une belle photo dans le livre "La course à l'ascendance" des éditions Seidec.














Le Pilatus B4 réel est un planeur entièrement métallique, le prototype vola en Allemagne en 1966 conçu et construit par la société Basten (d'où B4) puis construit chez le constructeur d'avions sous licence Pilatus à Stans en Suisse à partir de 1972 pour compenser la fin de la construction sous licence des mirageIII. A partir de 1979 et après l'arrêt de la production, la licence fut revendue au japonais Nippi Aircraft. Il s'agit d'un planeur d'entrainement apte à la voltige qui est encore très présent sur les terrains de vol à voile dans le monde entier. Son allongement modéré, ses formes simples (arrière du fuselage développable, ailes rectangulaires et trapèzoïdales) et ses décors variés et voyants en ont fait un sujet de choix pour les modélistes.
Nous avons aussi commencé une version "multipliée" par 2 du mini : ce qui donnerait 3m40 et avec un profil plutôt voltigeur l'Eppler 374.

un lien vers une monographie de RCM qui permit de tracer le plan à l'échelle 2















Parut dans le MVM de Novembre/décembre 1996 la superbe monographie du Scheibe BergalkeII-55 écrite par Jean Molveau, les très belles photos et le 3 vues très détaillé nous donnèrent envie de le construire. Ce serait notre première "maquette rétro". Après quelques recherches sur le net et dans les différentes revues traitant le sujet (MRA et Modèle Magazine) nous nous dirigions plutôt vers la première version du Bergfalke, Le Mü13E BergfalkeI dont un seul exemplaire est visible en France à la Montagne Noire. Il ne possède pas la contre-flèche du II-55 et présente une dérive beaucoup plus imposante et très arrondie et fait vraiment très rétro.
La construction tout bois s'imposait sur ce modèle, nous avions volontairement choisi une petite échelle 1/8 pour voir si le l'agrandissement du 3 vues serait suffisamment ressemblant. Avec 2m d'envergure, le mini Bergfalke n'était plus mini, mais suffisamment grand pour avoir des cordes d'ailes honnêtes (19-9cm) et supporter n'importe quel profil (en l'occurrence un Eppler201).
Le fuselage fut construit en demi coquille avec des demi couples et fut intégralement coffré en Balsa 15/10 puis marouflé d'un tissu de verre très fin. L'aile en structure ouverte de forme trapézoïdale fut assez simple à construire. Recouvert de solarfilm, pour les ailes et d'un voile de glycéro jaune sur le fuselage, le modèle pesait à peine 1kg200, grâce au long nez nous avions également supprimé tout lest. Son premier vol fut effectué en 2001, soit trois ans après les premiers tracés du plan.
Le principal défaut de ce genre de planeur est le lacet inverse qui est très présent avec un profil épais et plutôt plat et des ailerons
de très grande taille. Le vol est sinon plutôt coulé et neutre et l'allure en vol est unique avec le gros fuselage, la grande dérive et des ailes assez fines. Nous avions évidemment choisi la décoration du seul Mü13E présent en France le OO-ZPH qui est désormais conservé à la Montagne Noire. En outre, sa couleur jaune le rend bien visible en vol. Pour notre premier planeur "rétro" nous nous en tirions pas trop mal.












Le planeur réel Mü13E Bergfalke fit son premier vol en 1951, il s'agissait d'une évolution du biplace Mü10 et surtout du monoplace Mü13D dessinés déjà par Egon Scheibe avant et pendant la guerre, il empruntait en effet les ailes du Mü13D3. L'originalité de ces planeurs résidait dans leur structure en tubes soudés de leur fuselage qui leur permettait de réduire le coût et le temps de construction. Le BerfalkeI grâce à une envergure de près de 17 mètres pouvait atteindre une finesse de 28, ce qui, à l'époque, représentait déjà une performance. Les différentes versions qui suivirent le Mü13E apportèrent quelques modifications dans la géométrie mais pas dans la structure, ni dans l'aérodynamique. Seul le BergfalkeIV en 1977 révolutionna le dessin originel en adoptant un profil laminaire Wortmann alors que toutes les jusqu'alors étaient équipées du profil Mü14%.
Le Bergfalke est un planeur apprécié des modélistes, on compte de nombreux plans et de réalisations personnelles et les kits ne sont pas rares. Il est certain que toutes les qualités se seraient davantage exprimées dans un modèle plus grand : on songe peut-être à une version au cinquième.








En parallèle, on continuait à construire des mini-maquettes à partir des plans encartés, tout d'abord dans les revues mensuelles RCM puis Fly International à partir de 1995. La liste est longue et l'énumération pourrait sembler fastidieuse ; nous ne présenterons que les plus marquants.
Après des débuts difficiles avec un Schweizer 1-26E dont le fuselage était trop lourd, nous ne désespérions pas de trouver la bonne formule.

Un lien sur la monographie de MVM qui fut à l'origine du projet

En mars 1996 grâce à Alfred Bellec, paraissait le plan encarté de l'Inteco L-213A , un planeur très peu connu à l'époque.

Le modèle du plan encarté RCM proposé par Alfred Bellec
En y regardant de plus près, nous avions découvert que l'avant correspondait à celui de notre Mü28, il ne nous en fallait pas plus pour nous mettre au travail.
En janvier 1997, une première version voyait le jour. Après avoir hésité avant de le faire voler, on avait remisé la première paire d'ailes car la transmission aux ailerons se faisait par cables et on était pas satisfait de leur réponse. Une deuxième version avec des servos intégrés fut entreprise et nous avions conservé l'Eppler 205 du schweizer qui n'était pas en cause dans nos petits déboires.
Le prototype vola en Août 1999 soit trois ans après le début de la construction. Le modèle très léger vola très sainement. Les cordes d'ailes généreuses associées à l'Eppler 205 y étaient certainement pour quelque chose. Le poids très modéré malgré un fuselage en fibre expliquait aussi ses qualités de vol.
La décoration plutôt fantaisiste ne s'inspirait pas pour une fois de celle du réel.

Une version plus maquette avec un décor plus proche du prototype sera prochainement étudiée avec un profil moins sage sans doute le Selig6060.

L213 A et Mini cobra15











Le L213A de la société INTECO est un planeur de voltige entièrement métallique, il fut construit en République Tchèque et fit son premier vol en 1992. Il devait concurrencer les nouveaux planeurs de voltige polonais Swift et sud-africain Celstar. D'une envergure de 12M50 avec un faible allongement de 12,5 pour un planeur , il peut théoriquement encaisser en voltige des facteurs de charge de -8 à +6g, à titre de comparaison, la version voltige du Pilatus B4 n'est certifiée que pour -7 et +5g . On peut noter comme originalité pour un planeur moderne, le train semi-rétractable et les aérofreins en forme de palette près de l'emplanture de l'aile. Il ne fut jamais construit en série et le sort du prototype est inconnu. Les modélistes ont aussi bien adopté ce planeur, il existe quelques réalisations personnelles en France et à l'étranger, quelques artisans ont produit ce planeur en kit en grande taille.


Dans les plans dessinés par Alfred Bellec, il y avait aussi le mini JP15-36 qui nous avait tapé dans l'oeil, ce planeur qui avait été très reproduit dans les années 70-80 avait disparu des pentes et des détaillants, malheureusement la construction du fuselage proposé par le plan RCM ne nous plaisait guère (il est construit avec de grosses planches arrondies par ponçage). L'idée nous vint de construire la version bois et toile du JP15 : le JP15-34.

Modèle présenté du plan encarté du JP15-36 par Alfred Bellec





 En 1997, la documentation dont nous disposions était peu nombreuse : un vague triptyque et une photo noir et blanc tirée de la revue Vol à Voile. Depuis la toile a révélé les secrets de fabrication du vrai et propose ici et là des photos couleurs des planeurs encore en état de vol.
Nous avions construit l'arrière du fuselage en demi-coquilles à l'aide de demi-couples en balsa et le tout recouvert de balsa 15/10. L'avant non développable était en fibre de verre. Nous avions également gardé le système d'empennage monobloc qui est bien pratique pour les réglages. Nous avions conservé le profil Wortmann Fx60-126 du plan ainsi que la géométrie trapézoïdale de l'aile mais nous avions porté l'envergure à 2m. Les ailes construites un peu lourdes handicapait un peu le modèle, il lui fallait un vent moyen pour bien s'exprimer. Nous pensons d'ici peu ressortir une version avec des ailes allégées.




Le planeur réel fut dessiné par Jean Pottier et fit son premier vol en 1976, il s'agissait de développer un planeur "Club" en kit pour les aéroclubs les moins fortunés. Il empruntait beaucoup d'éléments au JP15-36 qui était l'un des premiers planeurs plastique construits en France par la société Carmam à la fin des années 70 et qui était aussi conçu par l'ingénieur Jean Pottier. L'aile plastique était identique à celle du JP15-36, l'avant du fuselage avait été aussi moulé dans les moules du JP15-36, l'arrière était construit en bois et était de forme beaucoup plus "carrée" que son devancier. Les stabilisateurs et la dérive étaient également construits en bois. Les stabilisateurs n'étaient plus monoblocs mais avec un volet et ils avaient été abaissés sur le fuselage. La roue devenait fixe. Avec 15 mètres et un profil Wortmann performant, le JP15-34 affichait des performances honnêtes (34 de finesse). Ce planeur ne connut guère le succès, l'idée de "Kits" ne séduisant guère les clubs de vol à voile à l'époque. Il existe quelques exemplaires en état de vol , du côté de Narbonne (le F-CRAG) et aussi un (le F-CRAI) converti en motoplaneur PUL avec un petit moteur monté en pylône entièrement caréné.








En Mars1998 paraissait un numéro de Fly International presque entièrement consacré au mini Lo100, il y avait plusieurs bancs d'essai et un plan encarté toujours d'Alfred Bellec. Nous avions été séduit par ce petit planeur qui, bien que mesurant 1M40 était quand même à l'échelle 1/7, ce qui en faisait un gros mini rétro qui nous manquait dans notre flotte (le Bergfalke avec ses 2m10 ne pouvant être considéré comme un mini planeur).
Un aperçu du très beau plan encarté d'Alfred Bellec

La construction tout bois du plan fut respectée (pas de moulage cette fois-ci); par rapport au plan originel, nous appliquions quelques différences : l'aile était d'une seule pièce (poids moindre et plus conforme au réel), et le profil retenu fut encore l'Eppler205 (il donnait entière satisfaction sur le L213 et aussi le Lo100 de Vöster)
La verrière avec sa forme très plongeante donna pas mal de difficultés. Terminé en 1999, il ne fit son premier vol qu'en 2006. Le vol n'était pas difficile mais demandait une certaine expérience vu le lacet inverse présent à basse vitesse. L'allure en vol était très sympathique avec ses formes rondouillardes et son aile semi-elliptique. Nous avions choisi une décoration d'un grandeur basé en Angleterre (d'où l'absence d'immatriculation). Ce dernier reproduisait le décor typique des Lo100 avec ses rayons rouges à l'extrados de l'aile. Il est possible que son décor ait changé depuis car il existe actuellement en Angleterre aux couleurs de Total.


Le Lo100 PJM en compagnie du Lo100 Vöster un peu plus grand (1m60)



Le Lo100 est un planeur de voltige de collection construit tout en bois et toile. Il s'agit de la version définitive des différents prototypes des frères Vogt (Lothar et Alfred) d'avant-guerre. Le premier exemplaire sera mis au point entre 1948 et 1952 dans l'entreprise familiale en Haute Bavière. A partir de 1952, la société Schemp-Hirth commença à sortir quelques exemplaires de ce petit planeur (10 mètres d'envergure pour un allongement de 10). Construit à une cinquantaine d'exemplaires seulement, il s'exprima surtout dans les concours de voltige à partir des années 60 et servait à former les pilotes à la voltige dans les écoles de pilotage. Il n'est pas rare d'en voir en état de vol dans différents pays (Espagne, Grande-Bretagne...)ou dans les musées nationaux (Wasserkruppe par exemple). Une version Lo150 vit le jour (extrapolation de l'aile du Lo100 à 15 mètres) mais ne connut pas le succès du Lo100.
La structure de ce mini-planeur de voltige était pour le moins étonnante : l'aile est sans dièdre et présente sur sa plus grande partie un intrados plat, dépourvu d'aérofreins, il se ralentit grâce à un mixage butterfly des ailerons et des volets (volets positifs 58 degrés, ailerons négatifs 12 degrés).

Ce planeur connaît un grand succès auprès des modélistes et cela depuis des années, on ne compte plus les versions à la fois chez les artisans (comme Gewalt ou Rosenthal), les plans et les réalisations personnelles. On envisage une version à l'échelle 1/4 en s'aidant des éléments disponibles chez Euberlay, d'après encore un plan d'Alfred Bellec paru dans Fly International il y a quelques années.




L'histoire des plans encartés d'Alfred Bellec ne s'arrête pas là : nous avons entrepris la réalisation du Mini Swift "Akrobat" paru dans RCM novembre 1992 (comme le temps passe!) .
modèle présenté du plan encarté RCM par Alfred Bellec






Il est encore en cours de construction mais le gros-oeuvre est bien avancé.
Il est prévu tout bois alors que le vrai est tout plastique! Le temps de réalisation d'un fuselage bois est quand même moindre qu'un fibre moulé et les formes du Swift Akrobat assez simples s'y prêtent bien.
La seule différence par rapport au plan originel est le profil que nous avons changé : il était prévu un Eppler 205 que nous connaissons bien mais pour changer nous voulons essayer le Ritz 2-30-12 pour être plus voltigeur. Les ailerons de belle dimension seront animés par deux mini-servos avec un mixage pour les relever à l'atterrissage.




Le mini swift akrobat maintenant achevé en attente de bonnes conditions pour le premier vol


Le Swift "Akrobat" est le prototype du Swift S1 qui fut produit en série entre 1992 et 1996 en Pologne. Il est l'héritier direct du Kobuz3 (plusieurs fois champion du monde de voltige) qui quant à lui était construit en bois et toile.
Ce prototype fit son premier vol le 6 août 1990 , il mit un terme définitif à la carrière du Kobuz3 et fit sensation dès sa sortie en démodant la plupart des planeurs conçus pour la voltige (Lö100 , Pilatus B4...).
Il ne fut construit qu'à 32 exemplaires car dépassé à partir de 1995 par le Fox du même concepteur Edward Marganski. Il équipa de nombreuses équipes de voltige (dont l'équipe de France), construit tout en fibre, il se distingue du Kobuz par un nez moins pointu et une aérodynamique plus fine, il est aussi plus résistant que son illustre devancier puisqu'il peut encaisser 10g. D'une envergure de 12m56, il peut être agrandi à 15mètres ; ce qui lui confère une finesse de 30.

Le prototype Swift "Akrobat" immatriculé SP-P600 ne vole plus mais est conservé dans un musée en Pologne.

Il s'agit d'un autre sujet intéressant pour les modélistes, surtout en petite taille, puisque la surface ainsi que les cordes sont confortables. De nombreux kits et productions personnelles ont d'ailleurs vu le jour et curieusement peu de plans de ce planeur sont en circulation (hormis celui de RCM grâce à Alfred Bellec).





Après le succès du Mü13E Bergfalke, on réfléchissait à une nouvelle conception personnelle pour un planeur de taille moyenne (toujours dans la classe des 2m très pratique pour le transport). Les planeurs présentant une surface importante ne sont pas si nombreux surtout dans les planeurs modernes, ce sont tous , à quelques exceptions, des planeurs de voltige. Nous nous souvenions des vols impressionnants du regretté Roland Chowchuen qui nous avait fait connaître ce planeur (il volait avec une version 3m et une plus petite 2m pour les épreuves de course au pylône), il y avait aussi le Kobuz de feu Big Production qui avait fait une carrière commerciale très discrète et qui était introuvable dans le commerce. Ainsi, pour toutes ces raisons, ça serait lui le nouvel élu.
Les plans furent dessinés en 2001 à partir de l'agrandissement d'un plan réduit d'un mini Kobuz d'un vieux MRA et la construction débuta en 2002.

Une vue du joli modèle mini Kobuz qui fut agrandi par rapport au plan MRA


Contrairement aux kits de ce planeur (Big Production, MCM), nous avions choisi une construction tout bois (on se rapprochait ainsi un peu plus du réel qui est l'un des derniers planeurs actuels de voltige en bois et toile).
Le profil Eppler374 avait fait son apparition plutôt que le sempiternel Eppler205. Le modèle fut terminé en 2003 et portait le décor d'un exemplaire toujours en activité en Pologne (le SP-2500). Il ne fit son premier vol qu'en 2005. Le modèle présentait pas mal d'inertie et une allure inhabituelle en vol et se montrait suffisamment voilier. Le seul défaut décelé par le pilote d'essai (Merci Pascal!)était un flou à la profondeur du à une commande un peu trop souple (nous avions choisi contrairement au réel un stabilisateur monobloc). Il serait sans doute facile de remédier à ce problème en montant un micro servo en commande directe.




Le planeur réel est une évolution du planeur Jastzrab, il y eut 4 versions entreprises du Kobuz à partir de 1961 pour aboutir à la version Kobuz3. Les différentes versions apportaient des améliorations à des problèmes structurels rencontrés à haute vitesse (flutter, manque de réponse des gouvernes...). Le développement de ce planeur de voltige n'était pas sans problème puisque le pilote d'essai fut tué sur la version 2A. Avec un longeron renforcé, le planeur pouvait supporter des accélérations variant de +7 à-5g. L'appareil produit à quelques exemplaires seulement continua sa carrière jusqu'à la fin des années 80. Malheureusement, un accident en 1989 au championnat du monde de voltige de Hockenheim vint ternir sa fin de vie. Interdit de vol, il fut vite remplacé par le Swift dont les ailes avaient été copiées sur son célèbre devancier et se montraient grâce à la fibre de verre et de carbone beaucoup plus résistantes. La réduction de la VNE et des facteurs de charge permit à ce planeur de revoler en 2001 lors de rencontre de planeurs anciens. Il semble que seulement deux exemplaires puissent encore voler (les Kobuz3 immatriculés SP-2500 et SP-1480)

un lien vers une monographie de Radio-Modélisme qui permit d'établir les plans

Le Kobuz3 a beaucoup été reproduit par les modélistes à une certaine époque, un peu moins aujourd'hui (sauf MCM qui commercialise une version au 1/6) sans doute par effet de mode, le swift mobilisant davantage leur attention. Il a une allure unique qui fait penser à un chasseur à réaction et des performances avérées en voltige.




Le Kobuz MCM à l'échelle 1/6


Au cours de l'année 2004, on découvrit le forum Rétroplane exclusivement consacré à la construction de maquettes de planeurs rétro. Cette découverte confirma définitivement notre préférence pour ce type de modèle. En même temps paraissait sur le site de Gérard Risbourg (les GPR), un très beau reportage sur la rencontre des planeurs anciens de la Montagne Noire de l'été 2003, les très belles photos sur l'Edelweiss F-CDAU nous incitaient à nous documenter sur cet appareil.
Pour nous, l'Edelweiss est certainement le plus beau planeur français. Jean Cayla (le concepteur) est parvenu à créer un chef d'oeuvre en utilisant de manière optimale les techniques de l'époque : les lignes très pures du fuselage associées à la position couchée du pilote ont permit de réduire la hauteur du fuselage et de diminuer la trainée de celui-ci. L'empennage papillon allège notablement l'ensemble.
Nous entreprenions le dessin d'un prototype à partir d'une documentation assez détaillée d'un vieux MRA.




L'envergure choisie restait raisonnable (2m10) pour tester la formule à petite échelle.
La construction ne débuta qu'en 2007 et le premier vol se fit à l'été 2008. Le fuselage fut réalisé par demi-coquilles suivant la technique très éprouvée du monocoque.

Les cordes assez faibles de l'aile nous avait inciter à la prudence en matière de choix de profil : on avait opté pour l'Eppler212 que l'on avait déjà essayé sur le mini-B4 et qui donnait satisfaction pour les faibles cordes. Nous avions choisi la simplicité pour l'empennage puisque si celui du vrai est entièrement mobile car monobloc, le nôtre est fixe et doté de deux volets à la fois pour des raison de poids et de simplicité de réglages. Nous nous étions décidé pour le décor sobre du F-CCCZ qui est visible au musée d'Angers.



Le Siren C30 Edelweiss fit son premier vol le 25 septembre 1962 après deux ans de développement, Jean Cayla, le concepteur émérite, transfuge de chez Breguet, avait encore réussi un coup de maître en proposant un planeur de 15m très performant. Le prototype immatriculé F-CACE termina en effet second aux championnats du monde de vol à voile en Argentine en février 1963 après moins de 6 mois d'essais ! Certains observateurs crurent que l'ingénieur français s'était inspiré du Foka polonais qui avait aussi adopté la position couchée du pilote. En fait, il n'en était rien, l'edelweiss dérivait directement d'un projet personnel le Bréguet907 qui n'avait pas pu aboutir après la fermeture de la division planeur des avions Breguet. La série débuta avec quelques modifications par rapport au prototype : la profondeur était devenue pendulaire et non plus à volet , la contre-flêche de la voilure avait été supprimée pour favoriser le centrage. Une cinquantaine de planeur vit le jour à Argenton dont le planeur champion du monde 1965 qui marqua définitivement les esprits avec François-Louis Henry à son bord.









Les championnats du monde de 1968 à Lezno marquent le déclin du planeur standard par rapport à la concurrence internationale, l'edelweiss ne terminant qu'à la 19eme place. Les tentatives d'extrapolation du C34 edelweiss à 17m50 ne connurent pas le succès ni en compétition ni au niveau commercial puisque seulement deux exemplaires furent produits.
L'edelweiss représente le summum du planeur des années soixante, il s'avère être  plus performant que son grand rival contemporain , le foka polonais, il a marqué l'histoire du vol à voile français dix ans après le Bréguet901.  Il n'est pas rare d'en trouver dans les rallyes de planeurs anciens ou dans les musées.

L'edelweiss est aussi populaire chez les  modélistes avec de nombreuses réalisations personnelles à toutes échelles, on peut citer notamment Jean-Michel Bouquet qui a une véritable passion pour ce planeur  puisqu'il l'a construit à des échelles différentes (jusqu'à l'échelle du 1/2 soit 7m50 ou 9m, ce qui est une première!) . Les plans d'Alfred Bellec à l'échelle du 1/5 connurent aussi un assez grand succès auprès des constructeurs modélistes. Malheureusement, aucun kit de ce beau planeur ne fut proposé , ce qui est assez curieux compte tenu des lignes élancées et des qualités de vol de la maquette, un vide certainement à combler

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